On me nomme la poudre noire, j’ai plus de 2000 ans, je suis la base de tous les feux d’artifices et j’émerveille petits et grands en illuminant le ciel. Voici mon histoire…
Au Vème siècle avant notre ère, des mélanges incendiaires était déjà utilisés mais c’est au Ier siècle que l’ancêtre de la poudre noire a été découvert quelque part en Orient. En l’an 700, les Byzantins, les Grecs et plus tard les Romains fabriquent une alchimie composée de salpêtre, de souffre, de pétrole, de camphre et de bitume, appelée feu grégeois. Ce mélange est inflammable mais non explosif et servait lors des batailles à provoquer des incendies dans les camps ennemis.
L’homme, de par sa nature, voit en la poudre noire une arme puissante pour se battre, être le plus puissant et conquérir toujours plus. Les applications de cette poudre noire se multiplient et l’homme fait preuve d’ingéniosité.
Durant le siège de Tunis, en 950, on voit apparaître les premiers mortiers à poudre. C’est en 1232, lors du siège de la ville chinoise de KaiFeng par les Mongols, que l’on a la première apparition historique de fusées comme arme militaire. En 1288, les Arabes attaquent les armées Espagnoles à Valence avec des fusées-bombes volantes. Le secret de celles-ci leur avait été enseigné par les Chinois, leurs partenaires de commerce.
Les premiers mortiers en cuivre ou canons à boulets ne feront leur apparition qu’en 1324 lors du siège de Metz et en 1327 en Italie à Cividale. Mais c’est à la bataille de Grécy en 1346 que le roi d’Angleterre, Edouard III utilise des bombardes et des canons contre les armées du roi de France, Philippe VI.
Au IXème siècle, ce sont les Chinois qui ont eu l’idée d’utiliser la poudre noire dans un autre but que la guerre. Le feu d’artifice est né… A Venise, Marco Polo fait mention de l’utilisation de la poudre noire par les Orientaux pour leurs réjouissances publiques et dès ce jour, les royaumes d’occident propageront cet art divin pour leurs festivités. Au XVème siècle, sous la renaissance italienne, les royaumes de Nice et de Florence importent des pièces de feu d’artifices de Chine pour agrémenter les fêtes de carnaval. Dès la fin du XVIème siècle, les fêtes pyrotechniques se produisent dans toute l’Italie et arrivent dans les royaumes d’Espagne et de Flandre. C’est en 1706 que Monsieur de Lully donne un spectacle éblouissant à Fontainebleau devant 10000 personnes. La pyrotechnie arrive en France. Versailles et Paris deviennent pour les rois, les lieux privilégiés de la pyrotechnie. Les fêtes en l’honneur du roi s’y multiplient et ne cessent de rivaliser de beauté.